lundi 12 août 2013

L'aiguille des Chamois

Lac de la Persévérance et début du couloir
L'aiguille des Chamois

(juillet 2013)

L'aiguille des Chamois (2902m), sommet des Aiguilles Rouges peu connu, est la petite soeur de l'Aiguille de la Persévérance.
Benoit et Moi souhaitions faire cette ascension en empruntant le couloir entre ces 2 aiguilles pour rejoindre le Col des Chamois et suivre l'arête Est de l'Aiguille des Chamois jusqu'à son sommet (cotation 3+/4 non équipée); mais, comme nous étions partis sans les crampons, l'enneigement abondant de ce mois de juillet 2013 nous a fait opter pour une autre voie, par le Col de Beugean.

Nous loupons la première benne de la Flégère à 30 secondes! Va pour la suivante!
8h20 -De la Flégère (1877m) nous partons en direction du Lac Blanc (2352m) que nous atteignons au bout d'1h en marchant bien. Quelle surprise en arrivant au Lac Blanc: il est encore en grande partie pris par la glace/neige! Nous poursuivons vers le Lac de la Persévérance presque entièrement sur des névés (ce lac n'a pas de nom sur la carte, il se situe sous le versant Sud de l'Aiguille des Chamois). En arrivant sur promontoire qui domine le Lac de la Persévérance (lac réduit à une toute petite tâche bleue sur un champs de neige!), on se rend compte de l'état d'enneigement du couloir qui monte au Col des Chamois. Sans crampons, ce ne serait pas raisonnable et je prends la décision de passer par le Col Beugean, ou en tous les cas d'essayer car le couloir qui y mène est également en neige mais semble un peu moins raide.

On contourne le lac par l'Est pour grimper dans le large couloir enneigé au Nord du lac. Il est tôt, la neige est dure et, en raison de l'inclinaison du couloir, nous sommes rapidement obligés de "tailler" des marches avec nos chaussures et d'assurer nos pas avec nos bâtons. Parvenus à un léger replat, le couloir tourne à droite, direction NE, et son inclinaison augmente progressivement (35° sur le haut). On se relaye avec Benoit pour tailler des marches; l'attention que nous devons apporter pour éviter de glisser (sans nos crampons) est intense. 3h30 après le départ de la Flégère, nous parvenons enfin au sommet du couloir; sur la gauche une vague trace raide et pierreuse monte à une brèche dans l'arête, juste entre 2 gendarmes rocheux.
On range les bâtons, on sort les baudriers, la corde et les sangles pour poursuivre vers le sommet. Il existe une vague sente qui chemine entre les ressauts rocheux du versant Nord et qu'il semble possible d'emprunter "corde tendue" ou presque (2 ou 3 sangles permettent tout de même de sécuriser le parcours). Mais l'enneigement nous joue encore des tours: cette sente est traversée par plusieurs névés très raides qu'il n'est pas envisageable d'emprunter sans crampons. Nous décidons alors de suivre l'arête sommitale (en y parvenant par le versant Nord) jusqu'au sommet: joli parcours d'escalade facile avec de bons béquets pour poser des sangles. Nous parvenons au sommet (2902m) à 13h20 (il y a 2 gendarmes au sommet, le sommet est le gendarme Sud).

Inquiet pour la descente en raison des conditions de neige du couloir (exposé Ouest dans le haut) et en raison de l'heure déjà avancée (nous avons tout de même mis 5h pour monter), je presse Benoit pour avaler notre casse-croûte en 4ème vitesse et nous voilà déjà repartis. Retour à la brèche par le même itinéraire et nous posons le pied sur la neige en haut du couloir: la neige est moins dure, la descente devrait être possible sans poser des points d'assurance. Je passe devant et creuse des marches avec les talons. Après un passage étroit, raide et bien dur, la neige se ramollit un peu et la descente devient plus sûre. Puis la pente s'adoucit et la descente en ramasse jusqu'au Lac de la Persévérance est un vrai régal. Puis retour au Lac Blanc et la Flégère sans encombre.

C'est une très belle sortie, très peu fréquentée. La présence de neige l'a rendu presque équivalente à une course mixte, les crevasses en moins. En temps normal, je pense que le couloir doit être peu enneigé; la difficulté est donc moindre. Une paire de bâton doit tout de même être appréciée à la montée comme à la descente car le couloir est raide. Corde, baudriers et quelques sangles sont également nécessaires.

Belle virée avec Benoit et beaux souvenirs.


Le couloir se redresse
Arête sommitale
Père et fils au sommet
Lac Blanc
Aiguille de la Persévérance à droite, Aiguille des Chamois au centre


jeudi 8 août 2013

Le Pic du Jallouvre


Arrivée sur les Aiguilles Vertes
Le Pic du Jallouvre

(juillet 2013)

J'avais déjà fait le Pic du Jallouvre quand j'étais encore "gamin" et je n'y étais jamais retourné. C'était l'occasion cette année de repartir en montagne à 3 générations!

Le Pic du Jallouvre est le dernier sommet de la chaîne des Bornes, côté Ouest, situé entre le Grand Bornand et le col de la Colombière. Ce sommet peut d'ailleurs se faire depuis le col de la Colombière, mais nous avons choisi de le faire par le plateau de Cenise, itinéraire bien plus joli. Pour agrémenter cette sortie, nous avons même choisi d'emprunter la crête des Aiguilles Vertes.

Au départ des Frachets (1570m se garer un peu avant la ferme), poursuivre le large chemin qui monte sur le plateau de Cenise. Une fois parvenu au plateau (1724m), emprunter un large chemin herbeux sur la gauche (flèche rouge sur un gros caillou) en direction du Jallouvre.
Arrivé sous une barrière rocheuse, le chemin normal descend sur la droite pour atteindre une brèche facile d'accès; pour les Aiguilles Vertes, il faut partir tout droit sur l'arrête de Chevry. Le chemin est peu marqué et sillonne entre des barrières rocheuses (attention, certains passages sont très aériens, la chute n'est pas permise) jusqu'à rejoindre les crêtes des Aiguilles Vertes. Poursuivre alors un sentier sur le flanc Ouest des Aiguilles Vertes jusqu'au pierrier qui mène au col de Rasoir. Traverser le col vers l'Ouest puis passer sous le sommet du Jallouvre par son flanc Nord. Le sentier emprunte ensuite, avec des petits passages rocheux sans difficulté. la crête Ouest du Jallouvre jusqu'au sommet (2408m).
Vue Magnifique sur toute la chaînes Aravis et sur le Massif du Mont Blanc. Un sommet de plus à 3 générations... Beaux souvenirs!!!

Pour la descente, revenir jusqu'au col du rasoir et préférer descendre par le pierrier (4h30 aller/retour, casse-croûte compris).

C'est une randonnée sans difficulté technique mais qui comporte plusieurs passages aériens. Attention, par temps de brouillard, je vous conseille de ne pas aller au delà du col du Rasoir car un faux pas pourrait être fatal.
Pierrier pour rejoindre le col du Rasoir
Les Aiguilles Vertes
Vue sur le col du Rasoir
3 générations au sommet
Massif des Bornes, le Jallouvre tout à droite


mercredi 7 août 2013

Le Roc d'Enfer


Crête qui monte jusqu'à la brèche (U herbeux bien visible)

Le Roc d'Enfer: la traversée des arêtes

(juillet 2013)

Situé dans le Massif du Chablais, entre Praz-de-Lys et Les Gets, ce sommet au nom évocateur attire la curiosité et les randonneurs aux pieds sûrs que sont Benoit, mais aussi Isabelle et Frédéric Noé, à qui je fais découvrir ce petit joyau peu connu (mon père me l'a fait découvrir 4 ans auparavant).

Au départ de Le Foron (1355m), passer devant la ferme et son étable pour prendre la direction des alpages sous le versant sud du Roc d'Enfer en direction du Col du Foron (1832m), en passant par les chalets de Foron du milieu et Foron d'en haut.
Parvenu au col, prendre un bon sentier à droite qui emprunte une belle et longue crête, passant par la Pointe de Charseuvre (1878), et qui termine dans la face Sud du Roc d'Enfer jusqu'à une brèche bien visible (petit col en U herbeux); sur cette dernière partie, le sentier, parfois peu visible, est très escarpé et nécessite de s'aider des mains. 
Poursuivre alors le sentier par l'arête aérienne en direction de la première pointe, la Pointe de Haute Bene (2215m) que nous atteignons après 2h de marche (bon rythme, vous commencez à me connaître!). Une chaîne a été posée pour servir de main courante dans un passage rocheux.
Poursuivre l'arête sommitale, puis passer sous le Roc d'Enfer par son flanc Nord et rejoindre le sommet (2243m) par une arête facile (NE). Vue magnifique à 360°, avec notamment le Lac Léman en "fond d'écran".
Continuer jusqu'à la 3ème pointe, la Pointe de la Golette. S'il n'est pas encore l'heure du casse-croûte (ce qui était notre cas), poursuivre la crête escarpée et descendre jusqu'à la brèche de la Golette, puis dans la combe de La Chaux de Vie qui vous offrira, entre herbe et lapiaz, un beau coin pour sortir le saucisson.
Poursuivre par le Col Ratti et descendre alors dans les larges pentes herbeuses; arrivé à un large col sans nom, suivre alors hors sentier le vallon sur votre droite jusqu'au début de la forêt, et prendre alors à droite (sentes de vaches à travers les alpages) pour retrouver Le Foron (4h30 après le départ).

La traversée des arêtes du Roc d'Enfer est une très belle sortie, mais réservée aux randonneurs avertis car la chute n'est pas permise! (certains topo mentionne d'ailleurs la nécessité de se faire accompagner d'un guide) Je vous conseille de mettre une corde de randonnée au fond du sac, par précaution.
Cette randonnée est à déconseiller vivement après des pluies récentes qui rendraient l'arête glissante et dangereuse.

Arête sommitale depuis la première pointe
L'équipe du jour
Vue sur la première pointe
Les arêtes du Roc d'Enfer dans leur intégralité



dimanche 4 août 2013

Le Lac d'Anterne


Cascades de Sauffaz et de La Pleureuse
Le Lac d'Anterne


Juillet 2013

Le Lac d'Anterne se trouve dans la massif du Haut Giffre. L'accès se fait généralement par Sixt.
Depuis Sixt, prendre la direction de Salvagny, puis Le Lignon, pour se garer au bout de la route (1180m).
Depuis le parking, emprunter le chemin qui mène aux cascades de Sauffaz et de La Pleureuse (très belles cascades notamment en début de saison lorsque le débit de l'eau est important). Au niveau des cascades, prendre à gauche (direction ENE) un bon sentier qui vous mène au Collet d'Anterne (1790m). Vous découvrez alors une magnifique vallée suspendue, verdoyante, encadrée à l'ouest par l'impressionnante barrière d'Anterne et, en toile de fond, le sommet du Mont Blanc.

Après une petite descente, le sentier sillonne entre rivière, prairies et lapiaz pour mener au refuge d'Anterne (refuge Alfred Willis 1810m, du nom du magistrat britannique, passionné de montagne, qui arriva à Sixt en 1850). Ce lieu est magique et je me suis promis d'y amener Thomas dès que possible pour y passer la nuit et ainsi profiter d'une soirée et d'un petit matin seuls au monde.

Pour monter au lac, poursuivre le sentier après le refuge qui grimpe fort, passer une sorte de petit col  à environ 2150m puis redescendre sur le lac (2063m). De nombreuses marmottes gambadent dans les pentes autour du lac.

Pour la descente, vous pouvez emprunter le même itinéraire, mais je vous conseille de passer par le Col Bas d'Anterne puis les Chalets de Fonts. En remontant du lac, laisser de chemin de la montée à gauche et emprunter le sentier qui part à droite direction NE. ce sentier pour amènera, avec très peu de dénivelé, au travers de beaux pâturages, au Petit Col d'Anterne (2038m).
Descendre sur les Chalets de Fonts, puis poursuivre le chemin forestiers en direction de Sixt. Bifurquer ensuite à gauche au niveau d'un vieux chalet en ruine en empruntant un sentier qui vous fera passer au fond du vallon et remonter jusqu'à Le Lignon en passant au niveau des Fardelays (150 à 200m à remonter).

C'est une très belle randonnée, sans difficulté, faisable en famille à la condition qu'elle soit un peu entraînée, car il y a tout de même près de 1300m de dénivelé positif pour ceux qui retournent chercher la voiture au parking de départ. En effectuant l'aller et le retour par le même itinéraire, la randonnée est plus accessible.

Nous avons fait découvrir ces lieux à la famille Noé qui, je pense, en a pris plein les yeux!
Vallée Suspendue
Et au milieu coule une rivière!
Refuge Alfred Willis
Lac d'Anterne et Col d'Anterne dans le fond




 


jeudi 24 janvier 2013

Le Grand Bargy par la Grotte de Montarquis


Tout à gauche la combe et le pierrier qui monte à la grotte et à la faille -
Juste à droite, la Tour puis le Grand Bargy

Il y a bien des façons pour atteindre le sommet du Grand Bargy: par le Col de l'Encrenaz, par les Ranges, ... Mais il est un itinéraire bien moins connu et très peu fréquenté: par la Grotte de Montarquis.

Itinéraire (juillet 2012)

Du Col de la Colombière 1613m (au dessus du Grand Bornand), prendre le sentier qui mène au lac de Peyre. Après 10 à 15 minutes, au chalet de la Colombière, prendre le sentier en balcon qui part en contrebas du chalet.

Au bout de 20 à 30 minutes, bifurquer sur le sentier qui monte à la Grotte de Montarquis (panneau en bois). Après quelques raidillons, on arrive à la grotte, refuge des bouquetins de la combe à en croire le tapis de crottes!

Suivre la barre rocheuse en empruntant un vague sentier qui remonte le pierrier et rejoindre la seule faille évidente de cette barre rocheuse. Un peu d'escalade facile est nécessaire pour franchir le début de cette faille (une petite corde peut permettre de rassurer en cas de faux pas!) et, après quelques prises et marches herbeuses et quelques cairns qui font serpenter dans la faille, on débouche sur une crête au panorama splendide.

Emprunter alors une petite trace qui part à gauche en direction de la Tour. La Tour est un gros bloc rocheux dont au parvient au sommet par une pente herbeuse évidente.

Du sommet de la Tour, poursuivre vers le nord et entamer une descente dans les lapiaz; attention de bien rester vers la droite pour éviter de grandes crevasses calcaires dangereuses à franchir. Rejoindre un tout petit col (ou brèche) dont l'approche est protégée par un petit passage d'escalade facile.
La Grand Bargy n'est plus très loin

Suivre les cairns et la trace en montant d'abord vers la droite, puis en revenant sur la gauche sous le sommet marqué par une croix en bois (2301m).
Vous avez alors mérité votre pique-nique!

La descente va se faire par le Col de L'Encrenaz. Cheminer vers le nord au milieu de beaux lapiaz en suivant bien les cairns jusqu'au col et bifurquer à droite pour descendre au travers des alpages, puis de la forêt pour rejoindre les chalets de La Cha puis la route à St Bruno.

L'idéal est d'avoir laissé une seconde voiture ici pour remonter au Col de la Colombière, sinon il faudra soit faire du stop soit tenter de trouver le sentier qui remonte au col par la combe (attention: pas de balisage et sentier difficile à suivre).

Très belle sortie variée. Il faut compter 3h de montée sans forcer le pas, mais les quelques passage rocheux ralentissent le rythme, et 3h30 pour le retour si vous remonter jusqu'au Col de la Colombière.

Attention: par temps humide, les lapiaz sont toujours glissants et en cas de brouillard, on peut vitre se perdre, notamment dans les lapiaz du Grand Bargy.

Vue depuis la faille
Montée herbeuse pour rejoindre la Tour
L'arrivée sur le petit col (brèche) entre la Tour
et le Grand Bargy
Vue depuis la dernière montée vers le Grand Bargy:
descente du la Tour vers le petit col ou brèche
Vue sur la Tour, la Pointe du Midi et le Pic du Jallouvre
Vue plongeante sur le Lac Bénit depuis le ressaut au dessus
du Col de l'Encrenaz