dimanche 30 janvier 2011

Ausangate

L'équipe devant l'Ausangate
Notre 1er camp sera à Upis, au pied de l'Ausangate
Alpagas à Upis
Glacier sur la face W de l'Ausangte
Camp de Jatunpucacucha 4600m
Glacier S de l'Ausangate
Vue sur le lac de Jatunpucacucha
Camp de Finaya 4600m
Vallée de Jampa
Encore un sommet à 6000!


Camp de Singrenacocha

Tour de l'Ausangate

Septembre 2009

L'Ausangate est une montagne divine pour les Péruviens. Nous allons en faire le tour en 8 jours avec un crochet pour réaliser l'ascension d'un sommet à 5400m.

Jour 1: Tinki - Upis (+600m)
Nous quittons le village de Upis (3900m) où nous avons passé la nuit dans un lodge au confort sommaire. Après s'être réveillés sous la pluie, nous partons sous un soleil radieux. Nous nous plions aux formalités pour entrer dans le parc et attaquons une longue montée progressive avec une magnifique vue sur la face nord de l'Ausangate. Au cours de cette première journée, nous faisons connaissance avec les premiers alpagas et avec deux jolies petites filles sorties de nulle part pendant une pause et à qui nous donnons oranges et bananes. Nous passons ce premier jour un très large col à 4500m avant de redescendre vers notre premier camp à Upis (4300m) au pied de la face nord de l'Ausangate, près de sources chaudes volcaniques.

Jour 2: Upis - Jatunpucacocha ("Grand lac rouge") (+600m)
Dormir à 4300m n'est pas facile. Réveil à 5h30. Malgré le ciel nuageux, nous sommes rapidement émerveillés par un magnifique vol d'oies andines. Nous montons jusqu'à un col à 4750m au décor lunaire; le reste de la journée est une succession de montées et descentes et de lacs tous plus beaux les uns que les autres. C'est au bord d'un de ces lacs qu'est monté notre camp, à 4630m, au pied d'un immense glacier qui descend de l'Ausangate. Nous sommes seuls au monde avec les alpagas, nos chevaux et quelques oies andines. En fin de journée, le glacier passe par toutes le couleurs avant de laisser la place à un ciel qui n'a jamais compté autant d'étoiles... On est tous en forme et l'ambiance est super bonne.

Jour 3: Jatunpucacocha - Finaya (+800m)
Ce matin, nous nous levons par un temps superbe. Après un petit déjeuner en "plein air" sous le gigantisme du glacier qui nous surplombe, nous partons pour une grosse journée. Premier col à 4800 (Paso Apacheta), le panorama est fabuleux. Puis descente jusqu'à environ 4600m. Le temps se couvre et nous attaquons la montée raide vers le col Palomita. Nous atteignons le col (5100m) alors que l'orage gronde pas loin. Le grésil se met à tomber pour baptiser le premier passage au dessus de 5000m pour Laurent et moi. C'est dans le mauvais temps que se fera la descente jusqu'au camp de Finaya à 4600m. Le temps s'éclaircira en début de nuit ce qui nous permettra d'admirer à nouveau un ciel magique mais dans le froid intense.

Jour 4: Finaya - Quebrada Acero (+640m)
La nuit a été fraiche: la température est descendue à -2° dans la tente, sans doute -10° dehors. Le temps est superbe mais les tentes sont encore toutes gelées lorsque nous nous levons. Ce matin, nos muletiers sont allés chercher un mouton dans une cabane à 500m du camp; ils l'ont a rapidement tué, dépecé et couper en morceaux derrière la tente cuisine... nous mangerons du mouton dans les prochains jours.
Nous commençons la journée par une descente jusqu'à la vallée de Jampa, que nous remontons ensuite face à 3 magnifiques sommets à plus de 6000m. Après une grosse averse, nous arrivons sous le soleil à notre camp, à 5000m; cette nuit nous dormirons plus haut que le Mont Blanc. J'ai toujours un léger mal de tête, notamment la nuit; un Doliprane s'impose pour finir la nuit. Panorama fantastique, vigognes au loin... encore un campement superbe.

Jour 5: Ascension du Huayruro Punco Sur - Col de Ticclacocha - Comercocha (+800m ; -1150m))
La nuit a été difficile en raison d'un mal de tête intense. Réveil à 5h30 pour un départ à 6h30 pour l'ascension du sommet prévu à 5400m; montée raide dans un sol très meuble: fatiguant. Au sommet, la vue est magnifique et bien méritée. Mais le temps commence déjà à se couvrir; nous aurons la neige dès 11h du matin. Nous descendons du sommet et enchaînons ensuite une succession de montée et descentes qui fatigantes. Arrivés à l'emplacement du camp prévu (4800m), nous sommes dans la tempête de neige; Glauber, notre guide, nous propose de continuer car ce lieu de camp est réputé pour le vent et le froid lorsque le temps n'est pas beau. On lui fait confiance et nous attaquons l'ascension du col de Ticclacocha (5050m) suivie d'une descente qui nous paraît interminable car la fatigue et le mauvais temps ne nous quittent pas.
Nous arrivons bien fatigués à notre camp (4600m); les muletiers ont encore fait preuve d'une grande efficacité car les tentes sont montées, mais elles sont toutes mouillées car montées dans une neige fondue; nos sacs aussi sont mouillés... bref, la seule chose à faire est de se glisser dans le sac de couchage avec de la musique dans les oreilles pour couvrir le bruit du vent et oublier la situation.

Jour 6: Pacchanta (4600m)
La nuit sans beaucoup de sommeil en raison d'un mal de tête intense et d'un vent furieux. Heureusement, après la grosse journée de la veille, les efforts seront limités aujourd'hui. Nous nous levons sous le soleil mais tout est pris par le gel et le vent. Le descente permet de se mettre à l'abri. Peu de dénivelé positif, surtout une longue descente et une certaine distance à parcourir jusqu'à Pacchanta, une communauté installée à 4300m. J'ai le moral dans les talons car le mal de tête ne passe pas; Béatrice me conseille de me shooter au Doliprane toutes les 6 heures pour éviter que le mal s'installe trop. Nous arrivons tôt au camp, ce qui me permet de faire une sieste; le soir je suis plus en forme. Depuis 2 jours, c'est la même météo qui s'installe: orage et neige dès la mi-journée. Ce soir, nous mangeons le plat traditionnel des muletiers: la pachamanta. Ils ont construit et fait chauffer un four en pierre, à l'abri de gros rochers. Une fois les pierres chaudes, ils écroulent le four pour y mettre la viande de mouton emballée dans du papier, puis des pommes de terre, puis de la paille et enfin une bâche en plastique par dessus. Surprise! Le résultat est très bon, notamment la viande qui est très bien cuite et très tendre.

Jour 7: Pacchanta - Laguna Singrenacocha (+700m)
Le mal de tête est devenu mon compagnon. Glauber prend régulièrement des nouvelles depuis 2 jours. J'arrive tout de même à suivre l'équipe. 2 cols au programme de la journée. Nous décidons de partir tôt (6h30) pour essayer d'arriver au camp avant les intempéries. Le premier col à 4600m se fera dans la neige tombée la veille. Il fait grand beau, alors la neige fond dans la descente et le deuxième col à 4800m se fera avec moins de neige. Nous déjeunons au second col pour profiter de la vue et de la situation. Puis une longue descente, très raide sur la fin, nous mène jusqu'au lac de Singrenacocha dont le bleu intense n'a rien à envier au lagon polynésien. Notre dernier camp est juste en bord de lac; nous en profitons pour faire une vraie toilette.
Ce soir nous remercions officiellement nos muletiers, notre cuisinière et notre guide qui ont été d'une efficacité à toutes épreuves et d'une grande gentillesse; la distribution des pourboires est un moment surréaliste pendant lequel nos hôtes semblaient aussi embarrassés que nous.

Jour 8: Laguna Singrenacocha - Mallma (4000m)
Lever à 5h30 pour un départ à 6h30. Nous faisons nos adieux à l'équipe qui va prendre son temps aujourd'hui pour démonter le camp; seuls 2 muletiers nous accompagnent pour apporter notre matériel jusqu'à la route: Nous remontons le lac pendant 1 heure avant de suivre le torrent qui s'en écoule pendant 2 heures environ. Nous retrouvons la civilisation au bout de 8 jours en posant les pieds sur l'asphalte de la "Trans Océanique" en cours de construction qui doit relier le Pérou au Brésil.

Ce trek, premier du genre pour moi, a été une expérience étonnante et difficile. je ne pensais pas que l'on puisse terminer un trek en moins bonne forme qu'au départ. La preuve que cela peut arriver. Mais ces difficultés m'ont beaucoup appris sur moi-même et permis de relativiser beaucoup de chose.
Merci Glauber pour ce magnifique trek et surtout pour nous avoir fait découvrir ton pays par sa montagne, ses hommes et ses histoires.


1 commentaire:

  1. magnifiques photos, qui me rappelent bien des souvenirs aussi. Trek et ascension au Pérou dans la cordillière blanche en 2000 . Vraiment un pays merveilleux dont je revèe de retourner .
    Bravo encore pour ces magnifiques clichés .

    RépondreSupprimer